Peut-on louer en location saisonnière à Paris ?
Depuis quelques années, les demandes de location saisonnière n’ont cessé d’augmenter, en particulier à Paris qui en quelques années seulement est devenu l’un des principaux marché d’Airbnb, engendrant mécaniquement la multiplication de sites spécialisés dans ce secteur qui connaissent une croissance fulgurante de l’offre.
Cette forme de location qui entre directement en concurrence avec les hotels réinvente la façon de voyager et de faire du tourisme. Souvent moins chers que les hotels, elle assure également une expérience probablement plus authentique, vu ainsi la location saisonnière a de beaux jours devant elle.
Ces détracteurs toutefois ne le voient pas ainsi, ils craignent que la systématisation d’une telle pratique entraine inévitablement une diminution du parc locatif en centre ville, et par-là, une augmentation du prix des loyers (qui du reste sont déjà élevés dans de nombreuses grandes villes). Les centres-villes seraient donc, à terme, désertées des populations locales largement paupérisées, au profit des touristes.
La Mairie de Paris s’est saisie de la question et s’est dotée d’un arsenal législatif visant à encadrer cette pratique. On peut alors se demander si louer en location saisonnière à Paris est toujours possible, et s’interroger sur l’avenir de la location saisonnière .
Zoom sur la réglementation de la location saisonnière à Paris
La location saisonnière est soumise à quelques règles :
- S’il s’agit de la résidence principale du propriétaire, la location de courte durée ne nécessite aucune autorisation particulière pour qu’il puisse exploiter son appartement meublé. Toutefois, une déclaration du montant des loyers et un versement de la taxe de séjour doivent être faits auprès de la Mairie de Paris ;
- Si ce n’est pas la résidence principale du bailleur, une demande d’autorisation préalable de changement d’usage avec compensation est à remettre à la Mairie. Cette compensation est un achat de mètre carré sous forme de titre de commercialité effectué par cette dernière auprès du propriétaire. En fonction de l’arrondissement, la valeur de 1 ou 2 m² est indispensable comme compensation sur 1 m² loué.
Concernant les plateformes de location saisonnière
Si le côté administratif est en règle, les bailleurs peuvent proposer leurs appartements meublés sur les sites spécialisés dans la location de vacances à Paris.
Plusieurs plateformes existent et permettent à tout propriétaire de mettre en location son studio : Appartementparis, Abritel, ommi.fr, etc.
Et vu le nombre de besoins pour l’horizon 2020 (7.000 hébergeurs supplémentaires nécessaires pour Paris), ces sites seront de plus en plus nombreux à rafler leur part de marché.
Mairie de Paris : un meilleur encadrement dans les années à venir
Beaucoup d’agences professionnelles de location sont réticentes aux pratiques adoptées par les plateformes de particulier à particulier telles qu’Airbnb. Pour ce faire, elles se sont regroupées en une association pour défendre leur intérêt et avoir un poids face à la Mairie de Paris.
En effet, la location temporaire à Paris est en train d’exploser et l’unique solution afin de la maîtriser à son stade de balbutiement est de mettre en place un encadrement de la profession de location d’appartements dès maintenant, que ce soit pour les plateformes, les agences ou les bailleurs.
L’objectif est également de mieux cibler les clients à faible pouvoir d’achat comme les étudiants en échange universitaire, les professionnels en formation ou tout autre cas similaire.
En conclusion, on peut donc dire que la tendance est à une réglementation toujours plus forte, dans des villes comme Berlin ou encore New-York, la location à la nuitée d’un logement qui ne constituerait pas son domicile principal à purement et simplement été interdite. Les normes visant une plus grande régulation tendent à se multiplier, les contraintes et les contrôles effectués sont de plus en plus présents. Toutefois, l’enjeu économique est tellement puissant et la pratique tellement encrée dans la mentalité des voyageurs qu’il est difficile de se prononcer à ce stade.
Ce qui est certain est que la Mairie de Paris se doit de travailler de concert avec les professionnels du secteur afin d’en assurer la pérennité tout en dénonçant les pratiques des multi-propriétaires.
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