Dans une copropriété, il n’est pas rare que les parties communes soient sujettes à des dégradations. Mais que faire lorsqu’un voisin en est à l’origine ?
Que dit la loi sur la jouissance et la dégradation des parties communes d’une copropriété ?
D’après la loi de 1965 relative au statut de la copropriété des immeubles bâtis, tous les copropriétaires ont le droit d’user et de jouir librement des parties privatives ainsi que des parties communes. Toutefois, ce droit d’usage et de jouissance ne doit pas porter atteinte aux droits des autres copropriétaires.
Lorsqu’un voisin entraîne volontairement ou involontairement la dégradation des parties communes ou des parties privatives d’un autre copropriétaire, il doit assumer toutes les réparations. Lorsque la dégradation concerne des parties privatives, il doit réparation aux copropriétaires personnellement lésés. Dans le cas où ce sont les parties communes qui sont dégradées, il doit réparation au syndic.
Dégradation des parties communes par un voisin : quels sont les droits des copropriétaires ?
Tous les copropriétaires d’un immeuble collectif sont en droit de demander le respect du règlement de copropriété et par conséquent, l’arrêt et la réparation de toute dégradation des parties communes et des équipements en commun. Et ce, sans la nécessité de démontrer qu’ils subissent personnellement un préjudice distinct de celui des autres copropriétaires.
Si le voisin à l’origine du préjudice est un locataire, il faudra en premier lieu tenir informer le copropriétaire bailleur. S’il s’agit d’un copropriétaire, ce sera au syndic d’intervenir en portant plainte contre X, et ce, après avoir obtenu l’accord de tous les autres copropriétaires. Cet accord ne sera pas nécessaire si les dégâts touchent le hall d’entrée.
Quels sont les recours en cas de dégradation des parties communes par un voisin ?
Comme dans tous litiges dans une copropriété, la dégradation des parties communes par un voisin peut être résolue selon la bonne volonté de chacun par conciliation à l’amiable ou par la saisie de la justice. Lorsque la conciliation à l’amiable n’est pas concluante, c’est au juge des référés de trancher sur les mesures à prendre en vue de la cessation des atteintes aux droits des copropriétaires. Le juge des référés aura également la compétence pour délivrer une ordonnance pour la désignation d’un expert qui pourra établir et constater les dégâts causés par le voisin.
Et si le voisin à l’origine des dégradations des parties communes n’est pas identifié ?
Il n’est pas rare que l’auteur des dégradations des parties communes reste inconnu. Dans ce cas, ce sera à l’ensemble des copropriétaires de prendre en charge la réparation des dégâts constatés. Sans des preuves concrètes, de simples soupçons ne pourront pas suffire à obliger un voisin au règlement de la réparation des dégâts constatés.
Si les dégradations sont récurrentes, il peut être judicieux d’installer des caméras de surveillance dans les parties communes afin d’identifier le ou les individus qui en sont à l’origine. Pour ce faire, il faudra au préalable faire une déclaration de mise en place auprès de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés). Seule la police pourra accéder aux images enregistrées dont le délai de stockage sera limité.
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